"Il y a urgence à mener et à conclure ces négociations avant juin-juillet."
Après la stabilité et la visibilité juridique apportées par la récente adoption de la loi relative à la biologie médicale, lautre préoccupation des biologistes médicaux libéraux est dobtenir une visibilité économique. Ce que ne permet pas la succession de baisses des tarifs année après année, imposées de façon arbitraire et sans aucune prise en compte de la réalité ni de léquilibre économique des laboratoires. Une situation qui a conduit toute la profession, sans distinction de philosophie et dapproche, à sengager dans une mobilisation sans précédent et croissante depuis lautomne dernier jusquà ce mois davril avec, en point dorgue, la fermeture des laboratoires le 17 avril dernier.
Ce mouvement persistant et grandissant, combiné à la réalité des chiffres de 2012 (-2 %, en moyenne, dactivité des LBM) mais aussi au travail dinterpellation et dexplication mené auprès des pouvoirs publics, ont produit un premier résultat : la porte sest en effet entrouverte et le directeur de cabinet de Marisol Touraine, Denis Morin, a confirmé la démarche du ministère de la Santé consistant à mandater lAssurance maladie pour mener avec les syndicats des négociations sur une maîtrise pluriannuelle des dépenses de biologie médicale. Autre avancée, le ministère accepte désormais de sortir de la seule logique de baisse des tarifs et dentrer dans une démarche plus constructive de fixation dune croissance maximale de lenveloppe des dépenses. Enfin, il dit vouloir jouer le jeu de la transparence en demandant à lAssurance maladie de donner en temps réel la situation des dépenses de biologie médicale, données auxquelles les syndicats nont plus accès depuis bien trop longtemps, ce qui fausse la sincérité de toute négociation.
"Il y a maintenant urgence à mener et à conclure ces négociations avant juin-juillet, période durant laquelle seront arbitrés les grands équilibres du prochain Projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2014, souligne François Blanchecotte. Des contacts ont dores et déjà été pris mais rien nest encore joué." Le timing est serré mais un résultat positif nest pas à exclure puisque le directeur de lAssurance maladie avait accepté, en début dannée, de travailler dans une logique pluriannuelle
avant que le ministère ne sy oppose et face capoter laccord à la dernière minute.
UN éCHANGE DE MISSIVES PROMETTEUR
Après une lettre ouverte de lensemble de la profession au Président de la République publiée dans Le Monde du 17 avril, jour de fermeture des laboratoires, les trois syndicats représentatifs de la profession ont fait parvenir, le 22 avril, à Denis Morin, un courrier destiné à fixer lenjeu de leur rencontre du 24 avril. Elle se terminait en ces termes : "Monsieur le Directeur, nous espérons trouver auprès de vous des réponses et, en tout cas, une ouverture à la discussion sur le fond, cest-à-dire sur la pérennité de la biologie médicale française. Il y a urgence car il est impossible daborder le PLFSS 2014 sur le même mode que les précédents sans que cela nait des conséquences immédiates, notamment des fermetures de sites de proximité et des licenciements de personnels."
Un début de réponse est parvenu dès le lendemain par le biais dune lettre datée du 23 avril et signée par Marisol Touraine. Dans ce courrier, la ministre des Affaires sociales et de la Santé reconnaît quil « est vrai que les laboratoires de biologie médicale ont fortement contribué, ces dernières années, à leffort de maîtrise des dépenses de santé ». Et dajouter : "Votre profession, dans ce cadre, souhaite sengager dans un schéma pluriannuel, perspective qui mérite dêtre étudiée. Des travaux entre les représentants du secteur et lAssurance maladie pourront être engagés dans cette optique." Aucun engagement nest pris mais la porte sentrouvre