Comme le nouveau Gouvernement, le SDB défend loffre de soins de proximité. Cette convergence suffira-t-elle à régler les nombreux dossiers en souffrance qui nuisent aujourdhui gravement à la biologie médicale libérale de proximité ? Cest tout lenjeu des prochains mois.
Lors de son discours de politique générale du 3 juillet devant lAssemblée nationale, le nouveau Premier ministre Jean-Marc Ayrault a annoncé "une stratégie nationale de
santé" visant à améliorer le système de santé français. Le renforcement des soins de premiers recours, qui devraient changer de nom pour sappeler soins de proximité, constituera lun des piliers de cette stratégie.
En effet, quelques jours plus tôt, le 23 juin à Nice, dans le cadre du congrès de la médecine générale, Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales et de la Santé, avait confirmé que le renforcement des soins de proximité, avec un maillage bien plus fin que celui organisé jusquici par les Agences régionales de santé, serait lun des principaux chantiers du nouveau Gouvernement. Le travail en équipe entre les professionnels de santé libéraux de proximité constituera en outre lun des grands axes de ce chantier.
Un dialogue sur de bonnes bases
Pour la ministre de la Santé, cela correspond aux attentes des nouvelles générations de professionnels de santé et permet "de mettre en oeuvre plus facilement une médecine de parcours". Le binôme médecin-infirmier formera le noyau central de ces équipes de soins de proximité que le Gouvernement a prévu de généraliser sur tout le territoire. La concrétisation de ce projet serait éminemment structurante pour lensemble des professionnels de santé libéraux et conforme à la vision de la biologie libérale de proximité défendue par le SDB.
Les premiers contacts pris par François Blanchecotte avec la nouvelle équipe au pouvoir se sont dailleurs déroulés de manière positive. "Sans préjuger des résultats, le dialogue est établi sur de bonnes bases", commente, prudent, le président du SDB. Il est néanmoins indéniable que cette volonté du Gouvernement de travailler sur les soins de proximité afin de répondre au défi de la désertification médicale, tout comme le désir affiché de privilégier le dialogue entre les différents acteurs, créent un contexte favorable pour les biologistes médicaux.
Une nouvelle manière daborder le problème tarifaire
"Il faut espérer que les intentions affichées de dialogue ne seront pas balayées par la pression exercée en faveur de la maîtrise des comptes publics", souligne François Blanchecotte. Car même si le Gouvernement a annoncé une progression de lOndam de 2,7 % en 2013 au lieu des 2,5 % prévus par la précédente majorité, cette progression reste inférieure à lévolution naturelle des dépenses de santé qui sont estimées à près de 4 %. Le Gouvernement et lAssurance maladie devront donc trouver cette année encore des économies à réaliser. Avant les élections, lAssurance maladie avait dores et déjà averti quune septième baisse des tarifs de biologie ferait partie des leviers utilisés. Le SDB espère que le changement de Gouvernement permettra au moins dinitier une nouvelle façon daborder ce problème tarifaire.
Mais ce nest pas le seul dossier sur la table. Sont également au programme, la stabilisation du cadre dexercice de la profession par lachèvement de la réforme, lassouplissement de laccréditation pour tous, la préservation de la biologie médicale face aux logiques financières, la nomination des URPS de biologie, la réunification de la formation médicale continue de la profession en faisant évoluer le dispositif du DPC (Développement professionnel continu), la mise au point dune solution acceptable par tous pour la facturation des examens transmis (lire ci-après) etc. Chacun dans son domaine contribue aujourdhui à affaiblir la biologie médicale libérale. Il est désormais urgent de résoudre les problèmes.
Une stabilisation hypothétique du cadre dexercice
Après quatre ans dattente et dincertitude et plus dun an de mobilisation quotidienne du SDB, en particulier de son président François Blanchecotte, il est navrant davoir encore à espérer ladoption rapide et définitive dun cadre dexercice pour la profession. Cest pourtant à quoi en sont, encore aujourdhui, réduits les biologistes. Lordonnance de janvier 2010 réformant la biologie médicale, bien que publiée et sappliquant, nest toujours pas ratifiée. Les modifications et aménagements obtenus de haute lutte par le SDB ne sont donc toujours pas acquis. Sans rappeler tous les épisodes précédents, le SDB demande que la proposition de loi portant ratification et modification de la réforme de la biologie soit rapidement adoptée. Elle la été en février dernier par lAssemblée nationale avec le concours de lUMP, du Nouveau centre et du PS. Le texte est aujourdhui en attente au Sénat et devrait être programmé en septembre. Faire en sorte quil soit voté en létat permettrait de résoudre la plupart de questions évoquées ici. Le Gouvernement dispose donc dune solution facile à mettre en oeuvre pour régler une situation qui na duré que trop longtemps.