Pour les pouvoirs publics, la biologie médicale nest plus un dossier prioritaire et cela nous a été dit clairement. Une position incompréhensible et inacceptable pour nous qui sommes dans une situation intenable. En effet, cela fait quatre ans que nous sommes dans le flou et les incertitudes ; cela fait quatre ans que nous assistons à un jeu de dupes. Officiellement, on nous affirme que la France tient à son modèle de biologie médicale de proximité porté par les biologistes libéraux. Mais toutes les mesures prises créent les conditions du développement de grands groupes de biologie médicale soutenus par des acteurs purement financiers. Loin dunifier et de renforcer la profession, les décisions des pouvoirs publics de ces derniers mois (DPC séparé, non-publication de larrêté de désignation des membres des URPS de biologistes, baisse continue et systématique des tarifs
) vont en sens inverse.
Résultat, nous vivons tous la situation comme une mise en cause profonde de notre profession. Quelle ait acquis un haut niveau de compétences, quelle soit reconnue comme une spécialité médicale à part entière, quelle ait fait depuis des années des efforts considérables en matière de démarche qualité et de formation continue, quelle ait un rôle central dans plus de 70 % des diagnostics, quelle assure une offre de soins de proximité de qualité, quelle soit, proportionnellement au nombre de ses membres, lemployeur le plus important parmi les entreprises libérales de santé, quelle doive faire des investissements très importants pour respecter des normes et des contraintes de plus en plus fortes : tout cela nest à lévidence pas pris en compte. Pourtant, ces éléments devraient aisément légitimer aux yeux de nos interlocuteurs notre besoin de stabilité et de visibilité à moyen terme.
Pendant des années, les biologistes ont pu constater que leur bonne volonté et leur attitude constructive nont pas été récompensées à leur juste valeur. Alors oui, notre ton face aux pouvoirs publics est aujourdhui ferme et parfois vif. Mais il ne sagit pas pour nous de discussions de salon mais bien de la survie de nos entreprises, de notre profession et, plus largement, de loffre de biologie médicale de proximité. Il est donc essentiel que nos nouveaux dirigeants prennent conscience de cette réalité, débloquent la situation par des actions claires quant à la place de lexercice libéral dans loffre de biologie médicale et traitent lensemble des dossiers avec cohérence.
Nous ne voulons pas, nous ne pouvons plus revivre un 4 août 2011 où tout a basculé, où tout ce qui avait été négocié dans le cadre de la proposition de loi Fourcade a été rejeté par un Conseil constitutionnel sûr de son droit mais peu concerné par les conséquences de sa décision. Arrêtons le gâchis.