Communiqué de Presse du 2 Octobre 2012 sur la création de la Plateforme d'Exercice Professionnel
Les trois revendications de la PEP
Les signataires de la PEP demandent de la visibilité.
Les tutelles doivent prendre conscience quelles nont pas affaire à des professionnels de santé qui peuvent visser et dévisser leur plaque comme bon leur semble.
Les biologistes médicaux gèrent de véritables structures de santé fortes de plateaux techniques de plus en plus importants qui demandent des investissements lourds.
- La PEP propose donc la définition dune enveloppe biologie médicale établie pour cinq ans.
La PEP, consciente des difficultés économiques actuelles, ne réclame pas plus de biologie mais mieux de biologie. Comme cela a été démontré dans le n° 91 de mars 2011 de Biologie médicale, la Nomenclature de la biologie médicale est aujourdhui totalement obsolète et économiquement dangereuse. Des travaux de fond sont à mener sur le financement des différentes phases de lexamen.
- La PEP propose une rénovation de la NABM (Nomenclature des actes de biologie médicale).
- La PEP propose de travailler sur léquilibre entre analytique et péri-analytique (actes de prélèvement, conseil médical ).
Les membres de la PEP ne comprennent pas que létat et lAssurance maladie, en permanence en quête de relais de proximité pour la mise en oeuvre des politiques de santé publique, ne sappuient pas davantage sur le réseau des laboratoires. Il faut lutiliser et non pas le casser alors quil propose un maillage de quatre mille sites médicaux de proximité.
- Les membres de la PEP proposent de gérer le réseau des laboratoires selon une logique de maîtrise médicalisée.
- Ils prônent lintégration pleine et entière de la prévention (HIV, hépatites, cancer colorectal, diabète etc.) dans les missions des laboratoires de biologie médicale.
Les actions prévues
- UN ARRêT DES TéLéTRANSMISSIONS FSE une semaine par mois pendant six mois, reprenant ainsi laction initiée en début dannée par le SDB. Lobjectif est dobliger chaque CPAM de France à revenir au traitement manuel. Une façon de souligner aussi les économies induites que les laboratoires font faire à lAssurance maladie en assurant un travail administratif qui na jamais été rémunéré.
- LA FERMETURE DES LABORATOIRES pendant les sessions consacrées au PLFSS au Parlement au rythme de tous les après-midi pendant une semaine, sans compter un jour complet ponctuée dun rassemblement des biologistes médicaux de France à Paris lors dune journée clé des débats.
- UNE CAMPAGNE DE COMMUNICATION sur la destruction de la biologie de proximité auprès des 50 000 médecins prescripteurs et des 500 000 patients présents tous les jours dans les laboratoires, à limage de laction menée par le SDB lannée dernière.
TROIS QUESTIONS à FRANçOIS BLANCHECOTTE
"QUE VEUT-ON FAIRE DE LA BIOLOGIE MéDICALE ?"
Voir certains acteurs de la biologie médicale signer un même document et sengager dans une action commune alors quils sopposent rudement par ailleurs peut paraître étonnant. Pourquoi ce rapprochement ?
François Blanchecotte : Ce nest pas un rapprochement. Il sagit de la constitution dun front commun devant une nécessité absolue. Notre secteur ne va pas bien. Les chiffres des structures pour 2012 sont inquiétants. Et les analyses économiques du cabinet détudes de léconomiste Nicolas Bouzou, que nous avons diligenté, ne sont pas rassurantes. Sans conteste, nous sommes très proches du point de rupture.
Toutefois, vous attendiez-vous à cette proposition de septième baisse ?
F.B. : Oui. Nous savons depuis juin juillet que lAssurance maladie ne changerait pas sa méthode pour faire des économies, à savoir ponctionner les biologistes et les radiologues. Cependant, nous pensions pouvoir faire entendre raison au Gouvernement. Mais ce dernier na pour linstant pris aucun risque et sest contenté de reprendre telles quelles les propositions de lAssurance maladie. En nous rassemblant, nous espérons lui faire réaliser le sérieux de notre situation. Nous comptons aussi sur le débat parlementaire pour faire bouger un peu les lignes. Nous navons de toute façon pas le choix. Nous devons tout tenter pour sauver nos entreprises et loffre de soins dans les territoires.
Mis à part larrêt des baisses, quattendez-vous des pouvoirs publics aujourdhui ?
F.B. : Quils nous disent enfin ce quils veulent pour la biologie médicale. Or, cela fait des années quil est impossible de savoir quelle est la vision de létat et de lAssurance maladie concernant loffre de soins en biologie médicale. On a bien compris que le modèle allemand les tente. Mais ont-ils compris que les 400 laboratoires allemands ne font que la phase analytique de lexamen ? Qui prendra en charge le péri-analytique qui représente aujourdhui les deux tiers de nos coûts ? Persister à vouloir ne traiter le
problème de la biologie médicale que sous langle du problème des tarifs, cest passer totalement à côté des sujets. La biologie est déjà un sujet identifié comme sensible dans les couloirs du ministère et des Assemblées. Mais ce nest rien à côté de ce qui les attend sils persistent à détruire ce qui existe et fonctionne pour la plus grande satisfaction des patients.