Le rapport que vient de rendre la Cour des comptes au Sénat sur notre profession nous promet en effet l’ouverture d’un front bien plus virulent encore que celui que nous venons de connaître. Dans son rapport, la Cour recommande une remise à plat de notre convention et "une intensification des adaptations tarifaires, en intégrant une diminution du prix du B" de "deux centimes d’euros, le ramenant de 0,27 à 0,25 euros". Cette conclusion totalement inacceptable procède d’une logique purement comptable dont les dimensions de santé publique de la population et de santé économique de nos laboratoires sont totalement absentes.

Les pouvoirs publics s’avèrent incapables de prendre en considération que l’augmentation des dépenses de biologie médicale depuis vingt ans correspond avant tout à un besoin de santé publique et au progrès médical. Combien d’euros économisés sur des hospitalisations ou des traitements médicamenteux évités grâce au développement des examens de biologie médicale ? Cette réflexion, les pouvoirs publics refusent de la mener avec nous et préfèrent prendre le risque de casser l’un des acteurs-clés de la médecine moderne. Leur rêve, nous le connaissons : une biologie sans laboratoire. C’est bien à cette situation que mènerait une baisse de deux centimes du B. Confrontées aux restructurations et aux coûts de l’accréditation, nos entreprises sont déjà dans une situation de grande fragilité. L’application d’une telle baisse amplifierait le mouvement de licenciements et de fermetures qui se prépare.

Le SDB va donc une fois de plus se mobiliser contre ces recommandations iniques. Mais ce ne sera pas le seul dossier à traiter dans les prochains mois. Directement ou indirectement, de nombreux sujets vont nous impacter : facturation des examens confiés aux laboratoires de seconde intention, accréditation, retraites, nouvelles prérogatives des pharmaciens, application de la loi de sécurisation de l’emploi publiée le 16 juin dernier… pour ne prendre que quelques exemples. Il est de notre responsabilité de défendre à chaque fois notre profession au mieux. Car si tout le monde est présent sur les thèmes les plus importants, nous sommes les seuls à nous engager et à assumer cette tâche pour tous les sujets concernant la profession. Je sais que ce discours peut agacer mais il correspond à la réalité. Ce travail, nous l’assumons. Nous essayons de le mener avec constance à l’aune des moyens mobilisables par le SDB et dans l’intérêt de tous. C’est pourquoi nous avons vraiment besoin de votre engagement d’adhérent.