Deux exemples très récents démontrent combien le Cofrac est un problème pour notre profession. Dans le nouveau SH 02 en préparation, il bafoue allègrement les principes de médicalisation et de responsabilité pour lesquels notre profession se bat depuis des années devant les instances européennes comme auprès des pouvoirs publics français. Il vient en effet, pour soulager les laboratoires publics qui ne peuvent pas dégager les moyens nécessaires pour respecter les exigences de la norme 15189, daccepter que dans certaines circonstances, des résultats soient signés hors de la présence dun biologiste médical. Cest un comble que lorganisme qui se fait fort de faire passer les LBM sous ses fourches caudines au nom de la qualité soit le même qui brade notre profession et en dénie toute la substance. En prenant cette décision de façon unilatérale et sans aucune légitimité, il donne des arguments supplémentaires aux tenants dune biologie industrielle sans biologistes médicaux. Il sagit là dune faute majeure au sujet dune dérive que nous avons toujours combattue.
De même, le Cofrac a-t-il revu son règlement intérieur en toute discrétion avec les élus actuels de ses instances. Une opération par laquelle il tente de se débarrasser des gêneurs, à savoir les représentants des laboratoires médicaux de ville, pourtant largement majoritaires parmi ses "clients". Une fois de plus, la tentation est de verser dans "lentre soi" et de veiller à ce que les instances internes du Cofrac ne soient composées que de soi-disant spécialistes de la qualité. En revanche, ceux qui doivent mettre en uvre ses décisions, à savoir les directeurs de laboratoires de biologie médicale confrontés à la réalité du quotidien, sont consciencieusement écartés. Le Cofrac sobstine donc et continue à vouloir prendre le chemin dune accréditation en lévitation, quitte à être totalement déconnecté des enjeux réels, à savoir de la sécurisation et de lamélioration de la qualité des résultats rendus au jour le jour aux patients et aux prescripteurs. Le SDB va de nouveau se faire de solides inimitiés mais il ne peut laisser pareilles dérives perdurer. Puisque le dialogue "amiable" mené ne porte pas ses fruits, nous allons changer de méthode et porter le problème sur la place publique mais aussi auprès des autorités de tutelle, voire, si nécessaire, devant la justice.