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© COCKTAIL SANTé |
La proposition de loi a été déposée par la député UMP Valérie Boyer à l'Assemblée nationale le 22 novembre. Elle a été cosignée par le député du Nouveau Centre Jean-Luc Préel et par une trentaine de députés de ces deux formations. L'examen du texte a été programmé le 26 janvier prochain. Une nouvelle tombée quelques jours avant Noël, qui récompense un travail acharné et constant du SDB et de son président François Blanchecotte pour que les articles de consensus votés dans le cadre de la loi Fourcade en juillet dernier, mais retoqués sur la forme par le Conseil constitutionnel en août, soient examinés à l'identique avant la trêve parlementaire de fin février 2012 pour cause d'élections présidentielle et législatives. Le SDB oeuvre également pour trouver un consensus au Sénat, passé à gauche depuis cet automne, rappelons-le.
Le flou nuit aux libéraux
Pourquoi cette stratégie du SDB ?
Certes, les articles de consensus élaborés cet été ne résolvaient pas tous les problèmes que pose l'ordonnance. Mais au moins allaient-ils dans le bon sens sur certains points cruciaux pour la préservation de l'exercice libéral. En outre, le timing politique et parlementaire ne permet pas de relancer une fois de plus le débat sur le fond. Il est donc urgent d'obtenir tout ce qu'il est possible avant la trêve parlementaire. Or, "qui profite aujourd'hui de cette longue période de flou ? demande François Blanchecotte. Tous les acteurs qui ne veulent pas forcément du bien aux biologistes médicaux libéraux, propriétaires et gestionnaires de leurs outils de travail." Dans toutes les régions, les adhérents du SDB font part d'opérations de séduction de la part de représentants des groupes industriels et financiers qui veulent accélérer le mouvement d'acquisitions pour mettre les pouvoirs publics et la profession devant le fait accompli. Plus cette période de flou juridique durera et plus le doute, l'inquiétude, voire le découragement s'installeront dans l'esprit de certains biologistes qui préfèreront jeter l'éponge. D'autant que l'Assurance maladie maintient sa politique aberrante de baisse aveugle des tarifs (Lire l'article "Lbm menacés : L'analyse d'économistes").
La stratégie du commando
Ces temps de latence et de flou ne profitent pas seulement aux réseaux. L'administration est, elle aussi, repassée à l'attaque au sujet des ristournes dans le cadre du dernier Projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS).
Cet épisode démontre une fois encore une réalité : les biologistes médicaux forment une petite profession, "coincée" au milieu d'intérêts financiers qui veulent les exclure du jeu. Pour agir, car "il n'est pas question pour le SDB de renoncer", martèle son président, une seule
méthode s'impose : celle du commando face aux grosses armées. Encore faut-il que les membres dudit commando soient parfaitement coordonnés et d'accord sur la cible principale.
Ne pas se diviser
Or, les biologistes ont une capacité réelle à se diviser et certains d'entre eux ont une propension à préférer la défense de leurs intérêts personnels plutôt que ceux de l'ensemble de leur confrères. Le SDB, premier syndicat de biologistes libéraux, est sans arrêt affaibli dans ses actions par des francs-tireurs qui ne représentent qu'eux-mêmes. S'ils ont peu de chances d'arriver à leurs fins, ils ont en revanche une capacité de nuisance importante, les pouvoirs publics invoquant alors les divisions apparentes, même si les voix dissidentes sont ultraminoritaires, pour laisser pourrir les situations et renvoyer les représentants légitimes à leurs chères études.
"La proposition de loi de Valérie Boyer et Jean-Luc Préel est, avant de longs mois, la dernière chance pour la profession d'agir concrètement afin d'améliorer le cadre de son exercice sur des points qui font consensus. Or, le timing est très serré, souligne François Blanchecotte. Il est donc impératif que la profession s'abstienne de relancer les débats par le dépôt de nouveaux amendements. Ce serait l'assurance de gâcher cette dernière chance." Rappelons que ce texte propose principalement l'assouplissement de l'accréditation, le blocage de l'avancée des financiers et la création des SPFPL (Sociétés de participations financières de professions libérales) de biologistes.
L'inscription au calendrier n'est qu'une première étape. Rien ne garantit que le texte sera voté avant la trêve tel que le souhaite le SDB. La pression qui pèse sur les libéraux n'est donc pas prête de diminuer.