Un accord entre l'Assurance maladie et les syndicats de pharmaciens d'officine porte sur une nouvelle convention destinée à changer le mode de rémunération des officinaux.
Actuellement ils sont payés au forfait, 0,53 centime par boîte de médicament, auquel s'ajoute un pourcentage sur le prix de vente.
Le but de cet accord est de modifier en profondeur mais progressivement, le mode de rémunération.
La principale innovation de ce texte porte sur l'introduction d'une prime, sur le modèle du paiement à la performance (P4P) des médecins, basée sur des objectifs de santé publique ou d'efficience économique. C'est le cas pour la part de génériques délivrés qui devra couvrir 85 % du répertoire existant; au-delà, sera versée aux pharmaciens une "bonification". Cette prime pourrait atteindre 3.000 euros pour une pharmacie atteignant tous ses objectifs.
Cet accord prend en compte les nouvelles missions de conseil prévues dans la loi Hôpital, Patients, Santé et Territoires. Les pharmaciens seront ainsi rémunérés pour les conseils qu'ils dispensent, en matière de prévention par exemple, de la pilule du lendemain, ou encore du suivi des traitements substitutifs à la drogue.
Les pharmaciens recevront également un forfait pour le suivi de certains traitements comme les anticoagulants ou les patients asthmatiques. Pour le suivi des anti vitamines K, ils recevront 40 euros pour deux entretiens annuels. Ils auront à contrôler la bonne observance des traitements, à s'assurer de l'exécution des analyses biologiques, du bon usage des médicaments prescrits et la iatrogénie éventuellement induite.
Le médecin référent sera concerné puisque le suivi fera l'objet d'un protocole patient-pharmacien-médecin.
Une enveloppe de 50 millions d'euros a été dégagée pour augmenter la marge des officines sur les conditionnements pour trois mois. Enfin, les gardes ont été revalorisées.
Dans un autre domaine les pharmaciens recevront 400 euros pour la conservation des ordonnances scannées.