Le microbiote (ou flore) intestinal joue un rôle dans la survenue des Maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (Mici) comme la maladie de Crohn ou la rectolite hémorragique. Des travaux antérieurs ont déjà montré un déséquilibre de la composition en bactéries du microbiote chez les patients atteints de Mici, en particulier une augmentation des bactéries pro-inflammatoires et une diminution des bactéries anti-inflammatoires. Mais la part fongique (composée de champignons et de levures) du microbiote n’avait jusqu’à présent été que très peu étudiée malgré l’existence de nombreux indices le mettant en cause dans la survenue de ce type de maladie. L’étude menée par l’équipe du Dr Harry Sokol, gastro-entérologue à l’hôpital Saint-Antoine, à Paris, décrivant à grande échelle le microbiote fongique et ses altérations au cours des Mici, est la plus importante en termes de nombre de patients analysés à ce jour.
Des pistes pour mieux comprendre les relations entre champignons et bactéries
Les chercheurs ont constaté un ratio plus important de Basidiomycota/Ascomycota, une proportion plus forte de Candida albicans et une présence plus faible de Saccharomyces cerevisiae dans le microbiote des patients atteints de Mici que dans celui des personnes en bonne santé. Ils ont également identifié des déséquilibres dans la composition fongique du microbiote propres à certaines Mici.
Selon le Dr Harry Sokol, « on pourrait imaginer diminuer la charge des champignons pro-inflammatoires ou, au contraire, enrichir le microbiote avec des champignons protecteurs ». Ainsi, pour cet expert, « en termes de recherche, cette étude offre des pistes pour une meilleure compréhension des relations complexes entre bactéries et champignons dans l’intestin et leur rôle dans la physiologie ainsi que dans les maladies humaines ».