L’anisakidose est l’infestation de l’homme par des larves de nématodes de la famille des Anisakidés, parasites, à l’état adulte, du tube digestif de mammifères marins comme les cétacés et les phoques. Les œufs de ces parasites sont dispersés dans la mer et libèrent des larves ingérées par les micro-crustacés planctoniques, lesquels font partie de l’alimentation de nombreux poissons. La contamination humaine se produit après ingestion de poisson de mer cru ou mal cuit.
Chez l’homme, qui n’est pas leur hôte habituel, les larves n’évoluent pas. Cependant, leur présence provoque des manifestations aigües (douleurs épigastriques), chroniques (granulome éosinophile autour d’une larve enchâssée dans l’intestin) ou allergiques (choc anaphylactique, œdème de Quincke, urticaire aigüe chronique ou récidivante, asthme...).
Une incidence en baisse, mais un potentiel allergique émergent
L’objectif de cette étude était d’estimer l’incidence de l’anisakidose en France depuis l’émergence de nouvelles habitudes culinaires telle que la consommation croissante de poisson cru (sushi, sashimi...). Entre 2010 et 2014, 37 cas d’anisakidose ont été répertoriés par les laboratoires de parasitologie. Six cas étaient certains avec mise en évidence du ver dans les prélèvements digestifs et treize étaient reconnus comme possibles avec des douleurs abdominales après consommation de poisson cru. Enfin, 18 cas d’anisakidose avec manifestations allergiques aigües après consommation de poisson cru ont été signalés. Au cours de la même période, 6 cas supplémentaires d’allergie sévère aux anisakidés ont été rapportés au Réseau national d’allergovigilance. Enfin, les données du Programme de médicalisation des systèmes d’information (PMSI) ont permis d’identifier 43 patients hospitalisés avec un code d’anisakidose en diagnostic principal ou associés.
Par rapport aux précédentes études consacrées à cette pathologie, les auteurs constatent que leur enquête « semble objectiver une diminution de l’incidence des cas parasitologiques au cours des vingt-cinq dernières années ». Mais ils notent que « le potentiel allergique des anisakidés émerge ». Les experts soulignent, à cet égard, que « cet aspect paraît bien connu en Espagne et en Italie » mais que « de telles études restent à mener en France d’autant plus que ces allergènes sont thermostables et ne sont détruits ni par la cuisson ni par la congélation ».