La pathologie musculaire, née avec le neurologue français Duchenne de Boulogne dans la mouvance du neurologue et Professeur d’anatomie pathologique français, Jean-Martin Charcot, a longtemps grandi à l’ombre de la neurologie. Or, en créant, à l’Hôpital de la Pitié-Salpêtrière, à Paris, un institut dévolu au muscle, Michel Fardeau a, selon les Académiciens, « réhabilité le statut de la myologie désormais considérée comme une spécialité à part entière ».
Né en 1929, interne en 1959, Michel Fardeau s’est très tôt converti à la recherche dans le domaine relativement délaissé de la pathologie musculaire. En tant que stagiaire au Centre national de la recherche scientifique (CNRS), il a appliqué la microscopie électronique à l’étude des biopsies musculaires. Directeur de recherche en 1977, il a pris la tête de l’unité Biologie et pathologie musculaire jusqu’à ce qu’il crée l’Institut de myologie et de pathologie musculaire dont il a ensuite assuré la direction médicale et scientifique jusqu’à sa retraite. Plus de 400 publications sont issues de ses travaux et presque entièrement consacrées à la pathologie musculaire expérimentale et humaine. Dans au moins cinq cas, il s’agit de la description d’entités nouvelles.
Des avancées thérapeutiques primordiales
« Cette activité de recherche, souligne l’Académie de Médecine, a conduit à une prise en charge plus efficace et à un conseil génétique mieux éclairé pour les patients et leur famille tout autant qu’à l’ouverture d’une démarche expérimentale à des fins thérapeutiques : reconstruction musculaire par greffe de cellules satellites, premier essai de thérapie génique dans la myopathie de Duchenne. »
Michel Fardeau a par ailleurs été membre du Comité consultatif national d’éthique de 1986 à 1990 et Président du Comité d’éthique en recherche médicale et santé de 2000 à 2003.