C'est pourquoi, en qualité de Président du SDB et avec le soutien de l'ensemble des membres du bureau, j'ai décidé d'adresser une lettre ouverte à Marisol Touraine : Laisserez-vous mourir la biologie médicale privée française ?
Diffusée très largement dès aujourd'hui, n'hésitez pas à télécharger celle-ci, à l'adresser à vos contacts : journalistes locaux, députés, sénateurs, directeur de CPAM... Notre parole, votre parole doit être entendue le plus largement possible.
Confraternellement,
François Blanchecotte
Président du SDB
Paris, le 9 janvier 2013
LETTRE OUVERTE A MARISOL TOURAINE, MINISTRE DES AFFAIRES SOCIALES ET DE LA SANTE
LAISSEREZ-VOUS MOURIR LA BIOLOGIE MEDICALE PRIVEE FRANçAISE ?
Madame la Ministre,
La biologie médicale française va mal. Ce nest malheureusement pas une figure de style pour attirer votre attention. Si aujourdhui nous vous interpellons, cest quil y a urgence : pour la pérennité de notre secteur et celle des emplois quil génère. Mais aussi pour la pérennité de loffre de biologie médicale dans les territoires.
Comme nous avons eu loccasion de le faire savoir cet automne, la septième année consécutive de baisse des tarifs de biologie met la profession en situation de décrochage. Si jusquici nous avons réussi à nous restructurer au pas de charge sans licencier ni altérer loffre de proximité à laquelle nous sommes autant attachés que nos patients et nos partenaires médecins, aujourdhui, prise en tenaille entre des contraintes excessives de qualité, de réorganisation, de règlements et une baisse importante et constante de tarification, notre Profession na plus le choix.
Attendez-vous, si vous nintervenez pas rapidement, à constater dans quelques mois que des laboratoires ferment, accentuant la désertification médicale de certains territoires, et quune large partie de nos 45 000 salariés vienne gonfler les statistiques du chômage. Nous parlons de 8 000 emplois, 8 000 personnes en jeu, et ce sans prendre en compte les emplois au sein des industries du diagnostic in-vitro qui seront également impactés.
Il ne sagit nullement de notre part duser de la technique du chantage à lemploi. Mais nous sommes contraints de passer par voie de presse pour tenter de vous sensibiliser directement à la situation de nos laboratoires et de leurs personnels, sans le filtre déformant de la technostructure qui vous entoure et qui ne démord pas depuis des mois dune vision totalement obsolète de notre profession.
Entendez-nous bien, Madame la Ministre : nous ne sommes pas contre la maîtrise des dépenses de biologie. Nous ne cherchons pas à nous soustraire à lobligation de tempérance financière en ces temps de très fortes contraintes économiques. Mais nous voulons que les différentes instances, en particulier lAssurance maladie, acceptent enfin de nous écouter et douvrir un vrai dialogue. Nous avons fait des propositions concrètes de maîtrise basée sur la définition dune enveloppe biologie pluriannuelle grâce à laquelle les PME que nous dirigeons aujourdhui auraient enfin une visibilité minimum.
Nous vous demandons aussi avec insistance duser de toute votre influence pour que cesse enfin la surenchère de la pression réglementaire. Cest encore le cas avec certains éléments du nouveau texte sur la biologie médicale actuellement devant le Parlement qui sapprête à bricoler les contraintes liées à laccréditation sans rien résoudre, bien au contraire.
Madame la Ministre, la colère est grande dans la profession, comme en atteste le succès de ces derniers mois des actions de fermeture et de boycott des télétransmissions des feuilles de soins électroniques. Ecoutez nous Madame la Ministre et comprenez notre démarche : Il sagit tout autant de défendre des emplois que de préserver ce qui fait la spécificité de la biologie médicale française et son renom : son caractère dindépendance, sa qualité, son service de proximité, et la relation avec patients et prescripteurs.
Il nous paraitrait incongru, pour un gouvernement tel que celui auquel vous appartenez, daccorder au contraire tout crédit aux chantres de lultra-libéralisme et de lindustrialisation de notre Profession, qui est avant tout une profession de santé dont lexercice, tout en étant raisonné, ne peut être guidé par le seul souci de rentabilité à tout prix.
Comptant pouvoir vous rencontrer prochainement pour échanger de vive voix, recevez, Madame la Ministre, l'expression de notre haute considération.
François Blanchecotte,
Président du Syndicat des Biologistes