A-t-on mesuré tous les effets de cette interdiction ?
Outre le problème du dangereux assèchement de l’offre de biologie médicale pour les vétérinaires, il existe bien d’autres conséquences à cette interdiction non maîtrisée. Ainsi, a-t-on évalué les effets du retrait des LBM des analyses vétérinaires sur le suivi et le recueil de données épidémiologiques ? Quelles vont être les conséquences pour un réseau tel que RESAPATH (Réseau d’épidémiosurveillance de l’antibiorésistance des bactéries pathogènes animales) si les LBM arrêtent de faire les analyses microbiologiques animales ? Des biologistes membres volontaires de ce réseau depuis de nombreuses années ont donc alerté l'ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail), coordonnateur de RESAPATH, afin qu’elle puisse évaluer les conséquences en termes de santé publique.
Les analyses microbiologiques vétérinaires sont assez lourdes à gérer (antibiogrammes spécifiques avec des recommandations différentes du CASFM/EUCAST humain, géloses différentes etc.). La perte de laboratoires de référence sera donc immédiatement ressentie par les vétérinaires et les réseaux de surveillance épidémiologique vétérinaire…
Fragiliser brutalement un réseau de surveillance de l’antibiorésistance n’est vraiment pas opportun alors que ce sujet est un des problèmes de santé publique majeurs des prochaines années.