LES PROGRèS QUIL PERMET
Il permet déchapper au pire, cest-à-dire aux demandes extravagantes de la Cour des comptes, écoutées attentivement par le Gouvernement, de réduction des dépenses de biologie de 10 à 15 %. La profession naurait pas pu supporter ces baisses. Des fermetures de laboratoires et des licenciements auraient alors été inéluctables.
Il est une garantie contre la baisse des volumes puisque si les volumes seffondrent, laccord prévoit la revalorisation des actes.
Il donne trois années de visibilité et garantit une enveloppe en augmentation de 0,25 % par an. Cette augmentation était loin dêtre acquise puisquà quelques jours du feu vert du Gouvernement, Bercy et Matignon exigeaient trois ans sans la moindre hausse.
LES RAISONS DE RESTER VIGILANT
Laccord nest viable pour les LBM que sil ny a pas dinflation des volumes. La profession devra être extrêmement vigilante face à des phénomènes comme celui de la forte augmentation des prescriptions de dosage de la vitamine D (qui se sont hissées en trois ans à la cinquième place des examens les plus pratiqués et représentaient, en 2012, une enveloppe de 104 millions deuros). La profession doit donc se doter de référentiels de prescription. Pour ce faire, le SDB demande la création dun collège de biologistes médicaux auprès de la HAS pour y travailler.
Trois fois 0,25 % de hausse de lenveloppe des dépenses de biologie médicale se traduiront par des augmentations de tarifs si les volumes baissent trop. En effet, la croissance des dépenses de biologie lors des douze derniers mois (de juillet 2012 à juin 2013) a été de 0,83 %. Le pari est donc de réussir à contenir cette tendance. Laccord ambitionne de limiter les baisses qui auraient été inévitables en cas de statu quo.
Attention, il nest pas à exclure que la profession subisse une nouvelle baisse des tarifs en 2014 au moment où sera définie lenveloppe de référence de laccord. Cela dépendra des évolutions en 2013 des dépenses, lesquelles seront définitivement connues en mars prochain. Si leur augmentation est trop forte, des mesures tarifaires de maîtrise seront en effet prises. à surveiller de très près.
QUAND LA COUR DES COMPTES PRôNAIT LE PASSAGE EN FORCE
Lintérêt de laccord triennal prend tout son sens lorsque lon examine les préconisations de la Cour des comptes. Préconisations quelle a formalisées dans le rapport remis au Sénat en juillet et dont elle a repris en grande partie la teneur dans le rapport sur les comptes de la Sécurité sociale rendu public le 19 septembre dernier. Extraits édifiants de ce dernier.
FAIRE PLUS AVEC MOINS
UNE OPTIMISATION SUPPOSéE DU PRéLèVEMENT
POUR UNE DéNONCIATION UNILATéRALE DE LA CONVENTION
POUR UNE REMISE à PLAT DU CADRE CONVENTIONNEL
POUR UNE BAISSE IMMéDIATE ET EN FORCE DU B
"Sur la base du nombre de B constaté en 2012, une baisse dau moins 0,02 euros permettrait une réduction des dépenses dhonoraires de 316 millions deuros. Par application du taux de remboursement moyen des actes de biologie médicale de 69,7 % constaté dans les comptes nationaux de la santé, léconomie annuelle pour lAssurance maladie serait de lordre de 220 millions deuros."
LE RôLE-CLEF DES RéFéRENTIELS
Laccord triennal ne sera un accord gagnant-gagnant pour les biologiste que si les volumes de prescriptions sont maîtrisés. Cest pourquoi le SDB demande la création dun collège de biologie médicale.
La maîtrise des volumes de prescriptions est donc essentielle. Et, pour la première fois, cela a été le cas en 2012. Que la tendance soit conjoncturelle ou structurelle, les biologistes ne peuvent toutefois pas sen remettre à la chance pour les prochaines années. Les difficultés dapplication des mesures de maîtrise médicalisée des dépenses contenues dans la convention de 2004 ont démontré quil est vain de compter sur laction de lAssurance maladie en la matière. La seule voie possible, aujourdhui, est de prendre en compte la mécanique conventionnelle des prescripteurs qui intègre de plus en plus les référentiels de bonnes pratiques. Les biologistes médicaux ont donc tout intérêt à agir auprès de linstance productrice de ces référentiels, à savoir la Haute autorité de santé (HAS).
Le SDB, par la voix de son Président, a donc adressé une demande de création dun collège de biologie médicale auprès de la HAS. Dautres professions ont déjà pris cette initiative, comme les chirurgiens-dentistes ou les médecins généralistes. Le principe de ces collèges est dêtre composés des représentants de tous les types dacteurs dune profession (universités, sociétés savantes, syndicats professionnels
) et de travailler selon les méthodologies de la HAS. Cette dernière, outre le fait de veiller au respect de cette méthodologie, adopte (ou non) in fine le référentiel avant de lintégrer à ses publications et recommandations. Ne pouvant pas assurer la production de lensemble des référentiels de toutes les professions, la HAS est friande de ce type de collèges qui lui permettent à la fois de déléguer mais aussi dassocier largement la profession concernée à ses travaux.