Déjà de nombreux appels

Quelques jours après le lancement du numéro vert (0 805 23 23 36), le Dr Eric Henry, président de l'association SPS, constate que le standard a très vite reçu de nombreux appels : « une vingtaine d’appels en moyenne par jour ». Et de préciser : « Les aides-soignants sont les premiers appelants, suivis des infirmiers, des médecins, des pharmaciens et des chirurgiens-dentistes, libéraux et hospitaliers confondus. » L’association avait misé sur 1 500 appels à l'année, mais si la fréquence se maintient à ce rythme, « nous atteindrons 7 000 appels par an », ajoute-t-il.

Écoute médicalisée

Ce numéro d’écoute aboutit sur une plateforme d’appel nationale, interprofessionnelle, indépendante et tenue au secret médical. Le SDB, comme de nombreux syndicats et ordres, soutient l’initiative.
En fonction de leurs besoins, les appelants sont orientés et accompagnés vers des services aidant aux formalités administratives voire, en cas de nécessité de soins, des médecins généralistes référents et des médecins spécialistes. Si nécessaire, ils sont dirigés vers des structures ou unités d’accueil dédiées en région.

Regrouper les différentes initiatives d’aides aux soignants

Certaines unités de prise en charge, nées d’initiatives locales, existent déjà sur le territoire, tout comme certains numéros d’appels nationaux. Mais, pour le moment, ils sont difficilement identifiables pour la majorité des soignants. D’où l’idée de l’association SPS de créer un numéro unique et national.
En 2017, l’objectif est de parvenir à harmoniser et coordonner les initiatives régionales pour qu’il existe une unité d’accueil par région au minimum, avec une capacité de 20 à 30 lits en moyenne. Les pathologies ciblées pour la prise en charge ont été identifiées : le burn-out, la dépression, les addictions ou encore les troubles liés à des conflits interpersonnels sur le lieu de travail.

Des attentes identifiées par l’enquête d’octobre

L’association SPS a mené, en octobre dernier (voir le SDB Info du 6 octobre 2016), une enquête sur les attentes des professionnels de santé en cas de souffrance psychologique. Ils sont 4019 à avoir répondu au sondage, dont les trois quarts exerçant exclusivement en libéral. 76 % ont répondu qu’ils chercheraient de l’aide s’ils étaient un jour dans une situation de souffrance psychologique. « Cependant, plus de la moitié ne saurait pas à qui s’adresser », a fait savoir Henri Farina, président de l’agence Sthetos qui a mené l’enquête. Ceux qui le savent se tourneraient vers leur entourage familial, leur confrère, un ami, un médecin. Par ailleurs, 95 % des répondants ont affirmé ne pas connaître d’association engagée contre la souffrance psychologique des professionnels de santé et 97 % ne pas connaître de numéro d’appel.
Pour être accompagnés au mieux, 80 % des soignants préféreraient que ce soient des associations professionnelles qui gèrent un numéro vert et gratuit, dédié et garantissant l’anonymat. Leur interlocuteur privilégié serait, pour 58 % des professionnels, un psychologue. Enfin, 57 % considèrent que c’est à l’Etat de prendre en charge ce problème de santé publique, puis les Ordres professionnels (49 %) et enfin l’Assurance maladie (47 %).

-> Tous les résultats de l’enquête : http://www.asso-sps.fr/assets/pres_stethos.pdf
-> En savoir plus sur l’association SPS : http://www.asso-sps.fr