Dès la parution du décret 2011-2119 du 30 décembre 2011, le SDB sest opposé aux nouvelles procédures que ladministration et les laboratoires de seconde intention ont tenté dimposer à la profession. Cette réaction, mûrement réfléchie, reposait dabord, après analyse de nos conseils, sur une profonde divergence dinterprétations de ces dispositions.
La seule consolidation des informations.
Si les dispositions, pourtant inchangées et anciennes, de larticle L. 162-13-3 du Code de la sécurité sociale devaient à présent, subitement et sans concertation, être appliquées, seule une obligation de consolidation de linformation, cest-à-dire de "mentionner la totalité des honoraires correspondant à lensemble des examens de biologie médicale réalisés", serait à lavenir à la charge des laboratoires de première intention lorsquils transmettent des échantillons à des laboratoires de seconde intention. En aucun cas, il ne sagirait dune obligation de prendre en charge, à titre gracieux qui plus est, la totalité du circuit administratif et financier des diligences et honoraires des laboratoires spécialisés.
La charge du fardeau.
Ensuite, si des solutions peuvent être trouvées pour rendre la biologie médicale plus efficiente, y compris dans ses circuits administratifs qui réunissent lensemble des acteurs, cela ne doit pas avoir pour conséquence de faire une nouvelle fois porter le fardeau de ces nouvelles sujétions coûteuses, car lourdes en personnels, uniquement sur nos laboratoires. Lesquels sont déjà accablés par des baisses aveugles et mécaniques de la Nomenclature. Par ailleurs, les économies ainsi réalisées seraient pour lessentiel partagées entre les Caisses et les laboratoires spécialisés.
Mise en danger de la médicalisation.
Enfin, point peut-être encore plus essentiel pour lavenir de notre profession, un procédé qui nous conduirait, de droit et de fait, à "acheter" pour les "refacturer", donc les revendre, les diligences dun autre professionnel de santé, ici, le laboratoire de seconde intention (ce qui est pourtant interdit par ailleurs), nous rapprocherait dune activité commerciale que nous refusons énergiquement alors que les autorités de Bruxelles tentent de nous assimiler à de simples prestataires de services. Adieu alors la médicalisation !
Pour ces multiples raisons et en tant que premier syndicat de biologistes libéraux, nous nous sommes donc opposés dès lorigine à ce décret.
La nécessité dun comportement responsable de tous
Notre opposition, même si elle était doublée de propositions, na pas été perçue, dans un premier temps, comme responsable par les autorités. Cette réaction ne doit pourtant pas nous conduire à un comportement irresponsable ou interprété comme tel.
Pour navoir rien à reverser, il ne faut rien facturer ni encaisser
Cest pourquoi le SDB na jamais appelé, recommandé ni même validé la possibilité pour un laboratoire de première intention de facturer aux Caisses ou aux patients les diligences des laboratoires de seconde intention sans reverser alors à ce dernier la quote-part qui lui revient. Un tel comportement engage la responsabilité de celui qui ladopte voire de celui qui le recommande En outre, il nest pas seulement irresponsable : il met aussi gravement en danger nos partenaires que sont les laboratoires de seconde intention.
Le SDB recommande une procédure ad hoc juridiquement validée
Il nous fallait donc trouver un mode opératoire permettant de prendre en charge nos patients, le cas échéant en ayant recours à des laboratoires de seconde intention, qui devaient pouvoir être directement rémunérés pour leurs interventions soit par les patients soit par les caisses.
à cet effet, avec nos conseils et en tenant compte dune réglementation parfois incohérente, nous avons élaboré une procédure permettant de satisfaire ces objectifs. Nous lavons communiquée agrémentée de différents vade-mecum (Consulter les ducuments pdf sur la "Mise en oeuvre du décret du 30 décembre 2011 relatif aux modalités de transmission d'un échantillon biologique entre laboratoires de biologie médicale" : FAQ n°1 et FAQ - document de complément). Les adhérents du SDB ont en outre pu bénéficier dune assistance du Syndicat et de ses conseils. Tant quune solution pérenne, sûre et respectueuse des intérêts des uns et des autres naura pas été élaborée et mise en place, ils pourront continuer à le faire.
Certes, cette solution peut apparaître lourde et fastidieuse mais, à notre connaissance, en létat, elle est la seule qui permette à la biologie médicale de fonctionner dans le respect du droit applicable et des intérêts des laboratoires, en particulier ceux de première intention.
Lurgence de solutions concrètes
Dans le cadre dun dialogue constructif qui semble se renouer, il est désormais urgent dadopter des solutions concrètes.
Après une période difficile, il semble quune nouvelle période plus propice au dialogue, à la concertation et au travail en commun puisse souvrir à brève échéance avec les autorités mais aussi, par conséquent, avec les autres intervenants. Outre les autorités, sont naturellement visés ici les laboratoires spécialisés mais aussi les éditeurs de logiciels.
Renouer les fils dun dialogue constructif peut parfois prendre du temps. Il nécessite aussi quon lui donne des gages. Nous les attendons