Alors que les virus sont le plus souvent découverts et décrits par leur observation, le VHC faisait exception. Pour parvenir à leurs fins, les chercheurs de l’Inserm ont utilisé plusieurs anticorps spécifiques des protéines virales, ce qui leur a permis, pour la première fois, de distinguer les particules viro-lipidiques des simples lipoprotéines circulant dans le sang des patients.
Jusqu’à présent, « toutes les données disponibles sur ce virus depuis 1990 ont été obtenues par la biologie moléculaire car personne ne parvenait à le voir au microscope », explique l’Inserm. Ce virus, pour détourner la machinerie du foie, revêt en effet l’apparence d’une particule lipidique, ce qui lui permet de pénétrer plus facilement dans les cellules et de contourner les défenses immunitaires. Concrètement, quand une nouvelle lipoprotéine est en formation, le virus se place à proximité et fusionne avec l’ensemble de ses composants, ce qui le rend visuellement indétectable. « Ainsi déguisé, il devient un véritable hybride viro-lipidique », constate l’Inserm.
Une avancée pour le vaccin
« Des traitements efficaces sont aujourd’hui disponibles en cas d’hépatite C mais aucun vaccin n’a encore été trouvé, rappelle Christophe Meunier, responsable de ces travaux. Or, connaître la structure et l’organisation de ces particules viro-lipidiques sera fort utile pour ceux qui travaillent là-dessus. »
Le virus de l’hépatite C est « l’un des plus redoutables de notre siècle », rappelle l’Inserm. Il est responsable de 130 à 150 millions de cas dans le monde et d’environ 700 000 décès chaque année.