C'est à la demande du SDB que Asterès a réalisé l'étude "Le secteur de la biologie médicale : Etat des lieux et réformes souhaitables". Ce texte de 34 pages est un état des lieux de la biologie médicale tant au plan économique que structural en cette fin 2011. Les conclusions proposées répondent aux inquiétudes de la biologie et pourraient devenir les axes d'action du syndicat.
Synthèse opérationnelle

Les laboratoires de biologie médicale sont financièrement sous pression. Chaque année, depuis 2006, l'assurance maladie diminue significativement les prix de nombreux actes de biologie en vue de réaliser des économies. En 30 ans, le tarif de la lettre-clé des actes de biologie a ainsi été divisé par deux.
Parallèlement, les charges des laboratoires n'ont pas cessé d'augmenter. D'une part, ces charges suivent a minima l'augmentation des coûts salariaux, elle-même supérieure à l'inflation globale. D'autre part, les charges se sont considérablement alourdies suite à la réforme de la biologie médicale qui impose le respect de normes de qualité coûteuses. La baisse des prix, associée à la hausse des charges, a entrainé une baisse notable des marges des laboratoires.
Dans de telles circonstances, la pérennité d'un laboratoire dépend fortement de sa capacité à maîtriser ses charges et à augmenter le nombre d'analyses réalisées pour bénéficier d'économies d'échelle.
Les baisses de tarifs initiées par l'assurance maladie s'inscrivent dans une stratégie globale et nécessaire d'économies. La sensibilité des ménages à leur état de santé, la diffusion du progrès technique médical et le vieillissement de la population sont de puissants facteurs structurels qui poussent inexorablement les dépenses de santé à la hausse. Parallèlement, les moyens financiers alloués à la santé sont insuffisants. Il en résulte un déficit récurrent de la branche maladie du régime général de sécurité sociale. La crise actuelle des finances publiques rend plus criante la nécessité de mieux maîtriser la consommation de santé. Le secteur de la biologie médicale est évidemment concerné.
Toutefois, Asterès considère que la stratégie de rationnement, par la baisse des prix de biologie, suivie par l'assurance maladie, n'est pas une bonne solution. En mettant en difficulté financière certains laboratoires, cette stratégie pourrait compromettre leur efficacité en termes de santé publique, notamment par un affaiblissement de la proximité entre biologistes, cliniciens et patients.
Nous formulons trois propositions pour le secteur de la biologie médicale. Celles-ci s'inscrivent dans une logique d'efficience, avec un accent mis sur la rationalisation des volumes plutôt que sur des baisses autoritaires de prix.
- Permettre aux biologistes de déterminer eux-mêmes la Nomenclature générale des actes professionnels et, en contrepartie, mettre en place une enveloppe fermée pour financer les examens de biologie médicale.
Le montant de l'enveloppe pourra être déterminé par une concertation entre les biologistes et l'assurance maladie.
- Privilégier un mode de régulation des dépenses de biologie médicale basé sur la rationalisation des volumes, en intégrant par exemple des référentiels de prescriptions dans le calcul de la rémunération à la performance des médecins.
Les prescriptions de médicaments sont incluses dans les critères qui déterminent la rémunération à la performance des omnipraticiens. Nous proposons d'étendre la mesure aux prescriptions d'examens.
- Permettre que les recours volontaires des patients aux dépistages du VIH et des hépatites B et C puissent se réaliser au sein des laboratoires sans prescription, et gratuitement pour les populations fragiles.
De manière générale, les laboratoires ont un rôle important dans la prévention et sont les principaux acteurs du dépistage. La densité du réseau de laboratoires sur le territoire, la fiabilité de leurs résultats et la présence d'un personnel qualifié pour le rendu des examens font des laboratoires de biologie médicale des lieux privilégiés pour l'exercice du dépistage in vitro.
