Environ 15 % des cancers du sein sont constitués de tumeurs dont les cellules sont porteuses d’une quantité excessive de protéine HER2 (Human epidermal growth factor receptor2). L’activation de cette protéine est impliquée dans la prolifération cellulaire caractéristique de la maladie cancéreuse. Ce type de cancer était associé à un pronostic particulièrement sombre avant l’arrivée des thérapies ciblées anti-HER2. Celles-ci ont permis une amélioration sensible de la survie de ces malades.
Des traitements d’efficacité variable
Mais bien que les molécules anti-HER2 apparaissent globalement efficaces dans les tumeurs HER2+, la réponse à ces traitements est variable, avec des résistances d’emblée ou qui apparaissent en cours de prise en charge. Il était donc nécessaire « d’identifier les causes de cette variabilité afin de mieux identifier les patients qui vont répondre au traitement et de contribuer à la recherche de nouveaux traitements efficaces », explique l’Institut national du cancer (INCa),
C’était là l’objectif de l’étude dont les résultats ont été publiés le 13 juillet dans la revue scientifique Nature Communications. Elle a été menée chez des patientes atteintes de cancer du sein invasif avec une surexpression HER2 et incluses dans les essais PHARE et SIGNAL promus par l’INCa.
Des profils d’altération génomique différents
Ces résultats ont permis de réaliser une classification fine de ces tumeurs et d’identifier quatre sous-groupes d’expression génétique distinct. Le séquençage complet du génome de ces tumeurs a par ailleurs mis en évidence des profils d’altération génomique différents au sein de ces quatre sous-groupes de tumeurs, confirmant ainsi que les tumeurs HER2+ constituent un ensemble de sous-types différents de cancer. « Le suivi des patientes permettra d’étudier de quelle manière les différences identifiées dans cette étude sont associées à des différences de réponse clinique au traitement et de durabilité de la réponse », note l’INCa.
Ces travaux s’inscrivent dans le cadre du programme ICGC (International cancer genome consortium) dont l’INCa a assuré la coordination et le financement en France moyennant un montant de 8 millions d’euros. Ils ont fait l’objet de premières publications début mai 2016 et ont conduit au séquençage du génome entier de 560 tumeurs du sein.